• Salut à tous !

     

    Deux mois de silence, c'est ça ? Toutes mes excuses. Pourtant il s'en est passé, des choses !

     

    J'en étais resté à la semaine précédent mon voyage dans les plantations d'hévéas du Mondolkiri. Eh bien c'était génialissime, assurément la meilleure semaine de tout mon stage. Le grand air, la "montagne" au loin, la "jungle", l'ambiance d'une plantation en cours de création (ambiance très coloniale, mais exaltante aussi) et surtout... la fraîcheur !!! Oui, j'ai eu froid au Cambodge ! C'était incroyable. Enfin bon, ça durait deux heures par jour maximum, certes, mais c'était déjà ça. Cette semaine hors du temps m'a réconcilié avec le Cambodge, le vrai, celui du fin fond de la campagne, où il ne passe que cinq voitures par jour et où le karaoké commence tout juste à s'implanter.

     

    Après cette parenthèse, je suis parti à la plage, à Sihanoukville, en me disant "Ouah ça va être cool j'ai quatre joursr à passer sur la plage à ne rien faire d'autre que lire "L'Illiade". Grave erreur. Déjà, il a plu, quasiment non stop. Ceci dit, ça n'empêche pas d'aller se baigner, même si la serviette de plage est beaucoup plus lourde au retour qu'à l'aller, du coup. Ensuite, il y avait un vent à décorner les boeufs et donc des rouleaux à briser des nuques. C'était quasiment suicidaire de se baigner. Il faut croire que je le suis. J'ai eu mal au cou pendant une semaine après, tellement je me suis fait balloter par les vagues. Je me suis dit plusieurs fois que je ne refoulerais pas le rivage (pourtant à moins de 20 mètres). Mais c'était sympa.

    Le truc qui a totalement tué l'ambiance, c'est la demoiselle fort peu charmante, probablement deux fois plus âgée que moi, qui a tenté de trouver grâce à mes yeux. Sur la plage, et malgré la pluie. Nous étions les deux seuls êtres humains à 200m à la ronde et je ne pouvais pas m'en débarrasser. J'ai trouvé refuge dans l'eau. Evidemment, ma douce amie en a profité pour me faire les poches. Logique. Oui je suis un peu con parfois. Je n'ai perdu qu'une dizaine de dollars (je ne suis quand même pas idiot au point de trimbaler 200 dollars sur une plage cambodgienne), mais ça m'a bien énervé.

     

    J'ai donc décidé d'abréger mon week end. Retour à Phnom Penh... Quatre heures de bus. Normalement. En plein milieu du trajet, on tombe sur un bouchon monumental. Il s'avère que la route est bouchée. Rivière en crue. Haha... Un policier arrive, monte dans le bus et nous demande à tous 100 riels pour qu'on puisse passer. Comment de l'argent peut-il détourner une rivière ? Peut-être qu'il voulait construire un barrage avec les billets, je ne sais pas. Tout est possible au Cambodge. Personne n'a payé, évidemment. Deux heures plus tard nous reprenions notre route. J'ai profité de l'occasion pour discuter avec trois jeunes futures médecins françaises en stage à Phnom Penh pour l'été.

     

    Phnom Penh. 14 juillet. La question est : "Est-ce que je vais à la réception de l'Ambassade de France ?". Non. Pas envie de sociabiliser avec des gens que je quitterai le mois suivant. Je reste donc chez moi pour une journée cocooning (c'est comme ça qu'on dit ?), si tant est qu'on puisse cocooner au milieu des bruits de travaux, des musiques monacales et des klaxons. Bref, soyons zen. J-30, héhé.

     

    Retour au bureau le lendemain, je découvre le nouveau stagiaire. Charmant. Drôle. Avenant. Ptain, pourquoi n'arrive-t-il que maintenant ? Son grand défi, c'est de faire un duel avec le cerf (taille "chevreuil", je rappelle) du parc de l'ambassade. Pendant un mois, on va donc de temps en temps dans le parc pour tenter une approche. L'animal finit par nous charger. Ca nous amuse beaucoup. Enfin lui plus que moi, perso ça m'aurait un peu dérangé de me retrouver aux urgences juste avant mon départ.

    Une nouvelle coloc arrive début août. Elle est française. Le courant passe beaucoup mieux qu'avec l'ancienne. C'est appréciable. Là encore je me demande pourquoi elle n'arrive que maintenant.

     

    Je termine mon rapport, je prépare mon sac, je compte les derniers jours. Je fais des soirées d'adieux. Incroyable. Ma dernière semaine est la plus socialement active de toutes celles que j'ai passées au Cambodge. Je sors tous les soirs. Je m'amuse, même. Finalement on peut avoir une vie nocturne presque épanouie à Phnom Penh, et je l'apprends la veille de mon départ, quand on va au bowling. C'est quand même ridicule.

     

    Mais peu importe ! Comme je me prends à le hurler depuis plusieurs jours: "JE ME CASSE !". Et cette fois c'est bon ! Me voici à l'aéroport. Deux amis m'offrent un T-shirt : "Angkor Beer. My country, my beer". J'adore. Je dis au revoir et j'embarque. L'avion décolle et je survole le pays. Les champs sont inondés, contrairement à la vision desséchée et jaunie que j'en avais à l'aller, six mois auparavant. C'est magnifique. Les nuages m'intéressent encore plus. J'atterris à Bangkok une heure plus tard. J'essaie d'appeler mes parents "pour rigoler" mais le téléphone n'accepte pas ma carte bancaire. Technologie pourrie.

    Je mange dans un fast food thaïlandais où les prix sont affichés en baht. Je me rends compte au moment de payer que je me suis bien fait b*iser. J'aurais dû réviser mes taux de change. Je me trimbale avec ma valise surchargée dans l'aéroport. Je m'enregistre dans les premiers, ce qui me donne l'occasion de changer de salle, pour patienter à nouveau, sans valise cette fois. Enfin, l'embarquement ouvre. C'est parti pour un vol sur Emirates Airlines, avec au programme, la découverte de Rachmaninov. J'enchaîne avec Abba et Micheal Jackson, parce que quand même, 8h de musique classique, ce n'était pas envisageable. N'empêche, c'est bien, Emirates Airlines.

    On arrive à Dubaï de nuit. Je ne vois donc pas grand chose. Par contre on en repart à l'aube, et là c'est magnifique. Je vois tout le désert de la péninsule arabique se dérouler sous moi, avec ses routes rarissimes et parfaitement droites, coupant des étendues immenses à peine troublées par de minuscules villages ou stations essences. Puis c'est le Proche-Orient, moins aride, avec ses terres irriguées. Le Liban, la Jordanie, puis la Turquie, plus rocailleuse, et nous voici frôlant la mer noire avant d'entrer en Bulgarie. Vision de champs, du Danube, et plus loin voici les Alpes autrichiennes, si peu enneigées. Et bam, retour en France, la descente est amorcée, on arrive dans moins d'une demi-heure. Ouah ! J'ai réussi ! J'ai réussi à vivre six mois au Cambodge et à en revenir entier.

     

    Atterrissage. Accueil par deux policiers. Haha, bienvenue en France. Je récupère mes bagages et je quitte Roissy. Je suis de retour !


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  • Encore une longue période sans nouvelle, je sais, je ne suis pas très assidu. La raison en est simple : il ne se passe rien dans ma vie. Oui, on peut être exilé à 13 000 km de son pays et s’ennuyer.

     

    Il m’arrive de sortir, mais globalement, je ne me plais pas ici. J’aimerais trouver un endroit calme où me poser pour bronzer avec un bouquin sans suffoquer sous la poussière ni me faire accoster, mais ce que les gens d’ici appellent « parc » correspond à des plates-bandes de pelouse de 10 mètres de large au milieu d’avenues. Pour la tranquillité, on repassera. J’aimerais aller en boîte, mais je me suis adapté au rythme khmer et je suis claqué dès 22h. De toute manière j’ai sympathisé avec trop peu de gens pour réellement sortir.

     

    J’expérimente donc quelque chose de nouveau : la solitude. Bon, ce n’est pas si nouveau, je l’ai été volontairement une bonne partie de ma vie, mais depuis mon éveil à la vie sociale, il y a déjà quelques années, ça n’était pas arrivé pour une si longue période. Bonne et mauvaise nouvelle : je n’aime pas ça du tout. Bonne parce que ça signifie que j’ai enfin maté le sauvage qui sommeillait en moi, mauvaise parce que du coup je « souffre » encore plus du manque de contact humain.

     

    Alors je compte les jours. Ceux qui me restent à vivre avant le décollage. 48. Moins de sept semaines, moins de deux mois. Si ça passe aussi vite que les quatre premiers mois, autant dire que le décollage est pour demain, d’autant que la semaine prochaine, je pars pour une expédition « Visites de plantation d’hévéas et exploration de la jungle » qui durera plusieurs jours. J’ai d’autant plus hâte que j’ai remarqué que le mardi suivant c’est le 14 juillet, et qu’il y a donc moyen que je fasse le pont le lundi, ce qui me permettrait de retourner à la plage, pour enfin peaufiner ce bronzage qui n’a pas progressé d’une nuance de brun depuis mon arrivée.

     

    A part ça, rien de fondamentalement nouveau n’agite ma vie. Je me suis mis à chercher du travail et je découvre les joies des journées passées à dénicher des annonces, des journées passées à personnaliser des lettres de motivation et des heures passées à envoyer des mails. Je redécouvre aussi une angoisse qui ne m’avait pas agité depuis les concours d’entrée à l’école d’agro, cette petite boule au ventre qui exalte jusqu’au moment où elle paralyse, et vice versa, quand on ouvre sa boîte mail et qu’on voit qu’on a de nouveaux messages.

     

    Je commence à me rendre compte que ça y est, je ne joue plus. La vraie vie commence bientôt et il s’agit de ne pas manquer le départ. Jusqu’ici, ce n’était qu’un vague entraînement : apprendre à faire ses démarches administratives, chercher un stage, trouver un logement, avec en arrière-plan une certaine sécurité financière et en tête un « Ce n’est pas grave, prends ton temps » permettant de dédramatiser les problèmes. L’époque où l’aventure et le manque d’organisation étaient permis est en passe de prendre fin, pour une petite cinquantaine d’années, jusqu’à la retraite, laissant la place aux plans en tous genres : plan de carrière, plan épargne-logement, plan de mon éventuel futur appartement, plan pour les vacances... Ce sera l’occasion de voir si je suis aussi organisé que je le prétends, mais en attendant je suis dans un flou total, ce que je n’apprécie pas tellement. Je m’aperçois que ma philosophie (« On verra bien ») était tout à fait acceptable quand je n’avais aucune décision importante à prendre (faire un stage à Bruxelles plutôt qu’à Perth, à Phnom Penh plutôt qu’à Madrid, n’était pas si crucial), mais qu’aujourd’hui il faut que je choisisse un leitmotiv un peu plus… engagé, quelque chose comme « A l’attaque ! » ou « Trace ton propre chemin ». J’espère bien poursuivre ma quête du grand frisson, mais ce ne sera malheureusement plus mon objectif prioritaire dans la vie : il s’agira d’abord de manger et de s’intégrer dans une société où ceux qui rêvent à voix haute ne sont pas bien vus. On verra comme je m’y prendrai. Et voilà, encore ce « on verra », ce sera difficile de changer totalement de cadre de pensée ! Un autre défi à relever !


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  • Que s’est-il passé ces deux dernières semaines, vous demandez-vous peut-être (qui sait, des fans pourraient consulter mon blog dès le petit déjeuner pour rire des petits malheurs quotidiens d’un Français perdu dans un pays qui exporte de la viande de rat –35 tonnes le mois dernier- chez son voisin vietnamien) ?

     

    Rien de spécial.

    Une révolution à noter, cependant : j’ai trouvé le remède absolu contre la poussière qui recouvrait ma vie d’un voile de désespoir et qui allumait dans mon œil frénétique une lueur meurtrière. Ce remède tient en neuf lettres : C-H-A-U-S-S-O-N-S. Arrêtez de rire.

    Il y a deux semaines, j’ai eu une révélation : si je ne voulais plus que la poussière m’atteigne moralement, il ne fallait plus qu’elle m’atteigne physiquement. Je suis donc allé faire du shopping, pensant ramener non seulement des chaussons, mais aussi des sous-vêtements (pardon, mais si je raconte ma vie, autant vous donner tous les détails), des jeans et des chemises. Je suis revenu avec des tongs, des sous-vêtements (mais pas ceux que je voulais) et une serviette de toilette. Je n’y peux rien, fouiner dans les jeans et les chemises, c’est au-dessus de mes forces.

    Mais bref, mes tongs sont devenues des chaussons et presque immédiatement, j’ai senti la sérénité m’envahir... à tel point que deux semaines après, je n’ai toujours pas refait le ménage. Je flotte à un centimètre du sol, et tant que la couche de poussière n’aura pas atteint cette épaisseur critique, je serai à l’abri.

    Bon ok, j’avoue que j’attends que ma colocataire craque et s’occupe de la partie commune. Ça ne sert à rien de nettoyer ma chambre si le reste est toujours aussi sale : le phénomène des vases communicants s’appliquent aussi à la poussière. Mais apparemment ma colocataire est beaucoup plus résistante que moi, les moutons ne lui font pas froncer les sourcils, le fait de voir ses cheveux traîner partout ne provoque chez elle pas le moindre frisson, bref, c’est encore moi qui vais finir par m’y coller, comme d’habitude. Déjà, la semaine  après mon emménagement, quand je lui ai demandé si elle avait déjà balayé sous le tapis, elle a explosé de rire comme si c’était l’idée la plus absurde qu’elle ait jamais entendu, et effectivement quand j’ai regardé, j’ai constaté, à la couleur du carrelage (ou plutôt au fait qu’on ne voyait plus la couleur du carrelage), que ça ne lui avait jamais effleuré l’esprit. Le pire c’est que quelques heures après, elle a soulevé le tapis (elle ne m’avait pas vu nettoyer) et elle m’a dit, très fière : « You see ? It’s clean ! », comme si c’était Dieu qui protégeait cette zone du salon.

    Donc je ferai le ménage hum… vendredi prochain. Ça me donnera une occasion de plus pour pester contre le pays et pour me promettre que plus jamais je ne vivrai avec une personne qui a les cheveux longs (et surtout qui les perd) dans un pays sans aspirateur.

    A part ça, je suis équilibré, rassurez-vous.

     

    Rien de palpitant ne m’est arrivé ces derniers temps : le spectacle de hip hop du week end dernier était profondément décevant, ne suscitant chez moi aucune émotion, contrairement au précédent, bien qu’évidemment je reconnaisse les qualités techniques nécessaires pour faire le robot pendant 30 minutes.

     

    Dans un autre registre, j’ai croisé ce matin un camion Elle&Vire, et j’ai explosé de rire sur mon vélo tout en pensant avec un brin de nostalgie à la Normandie. Il faut vraiment être au Cambodge pour penser à la Normandie avec nostalgie, c’est même typiquement le genre de sentiment que je n’aurais jamais cru imaginable.…

     

    Au niveau du stage, je m’en sors plutôt bien, j’ai terminé le « premier jet très incomplet », il ne reste qu’à le peaufiner, l’illustrer, l’organiser… et à rédiger une partie économique susceptible de satisfaire ma professeur-tutrice, sans quoi j’aurai passé six mois ici pour ne même pas avoir mon diplôme. En parlant de diplôme, j’ai aussi appris tout récemment que j’aurai la joie et le bonheur de passer un rattrapage en septembre, comme 9 de mes 12 camarades de spécialité. La nouvelle n’est pas extraordinaire en soi, nous étions tous parfaitement conscients d’avoir lamentablement échoué à ce partiel (même si nous ne nous attentions pas à des notes allant de 2 à 7 sur 20), mais elle nous a tout de même fait un choc : devoir bachoter à nouveau une matière (très rébarbative pour moi) dès le retour ou, pour certains, en même temps que leur stage, ne faisait pas partie de nos projets. Enfin… L’aller-retour à Rennes me donnera l’occasion de faire fonctionner ma carte 12-25 et de cumuler des points Smiles… Il faut toujours voir le bon côté des choses, non ? Il ne me reste plus qu’à me rappeler l’endroit où j’ai mis mes cours, en espérant que ce ne soit pas dans une poubelle…

     

    Autre nouvelle, je me rends compte que les factures pleuvent avec régularité dans le monde des adultes, et que la seule surprise est leur montant : 71 dollars d’électricité au mois d’avril (contre une cinquantaine le mois précédent), autant pour Internet en mai (et encore, là ce n’était QUE le dépassement, l’abonnement coûte 59 dollars par mois, donc 130 dollars par mois pour le net, vous avouerez que ça fait un peu mal par où ça passe)… On attend l’eau qui, avec 5 dollars maximum pour deux mois, devrait nous redonner un argument pour dire que la vie est bon marché au Cambodge… quand on vit dans un confort minimum.

     

    Ah, je tiens aussi à signaler que mon caractère empire. Avant, je ne me mettais à insulter les gens que quand j’étais au volant d’une voiture. Maintenant, ça fonctionne aussi quand je montre sur un vélo. Dans un pays où personne ne me comprend, ça passe, mais il va falloir que je perde rapidement cette habitude à mon retour si je veux garder mes os intacts. Avant, quand je roulais, s’il arrivait quelque chose induisant un freinage d’urgence, je me considérais toujours comme coupable. Désormais, je n’ai plus le moindre scrupule à rejeter tous les fautes sur les autres. Ce matin, j’ai grogné « P*t*in espèce de conn*rd tu peux pas faire gaffe à la priorité à droite b*rd*l ?! ». Je me suis rendu compte que c’est moi qui lui avais grillé la priorité et j’ai donc corrigé « Ouais de toute façon ici ça n’existe pas, la priorité à droite, espèce de chauffard, quand un vélo s’engage tu le laisses passer, m*rde, tu crois que tu me fais peur avec ta Lexus de contrebande ?! ». Je suis donc en train de devenir l’archétype du gars à cause de qui on a créé les journées « Politesse au volant ». En même temps, ça ne fait de mal à personne et ça défoule tellement…

     

     

    Voilà les nouvelles. Je n’épilogue pas sur le moral qui, fidèle à lui-même, joue au yoyo avec une frénésie épuisante. Il devrait être très bon la semaine prochaine.

     

    Bisous à ceux qui veulent et tant pis pour les autres !

    Guillaume


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  • Désolé, j’avais la flemme d’écrire…

     

    Vendredi 8 mai, lever à 6h pour me préparer. Je suis de mauvaise humeur, malgré le week end qui s’annonce. Ça arrive. Je me rends à la station de bus proche du Marché Central, je trouve immédiatement mon car (cette compagnie a la bonne idée de marquer la destination sur le véhicule) et j’y monte. Un certain nombre de Français embarquent aussi et s’installent sur les sièges autour de moi. J’ai pour voisins une Khmère et son fils. La première a le mal des transports et le second est malade : ils passent tout le trajet (je n’exagère pas), soit 4h, à vomir et à cracher leurs glaires dans des sacs plastiques. J’ai envie de les étrangler, d’autant qu’au bout d’un moment, les doux effluves de leurs excrétions viennent chatouiller mes narines. Ma mauvaise humeur ne s’arrange donc pas, même si entendre des Français râler autour de moi et compatir à ma souffrance est un réel bonheur. Autant dire que, même le nez collé à la vitre, je n’ai pas profité du paysage pourtant sublime.

     

    Après ce trajet tumultueux sur des routes de qualité variable, je descends à Kep. Ici, les motodops agressent moins les clients qu’ailleurs, même s’ils sont blancs. Ici, on voit passer un véhicule toutes les deux minutes sur la route principale, pas plus. Si l’on ajoute à ce calme surréaliste la beauté de la mer et des collines environnantes, on peut comprendre mon impression d’avoir trouvé enfin un vrai havre de paix au Cambodge.

     

    Je vais manger un morceau dans un restaurant minuscule, puis je pars en quête d’une chambre. Tiens, j’ai oublié ma casquette à Phnom Penh. Je transpire comme un beau diable sur la côte qui mène vers les guesthouses situées sur la colline. Celle que je vise n’a plus de chambre à moins de 15 dollars. C’est trop (c’est amusant de constater qu’ici 15 dollars me semblent trop cher pour un lit et un ventilateur alors que je devrais payer deux fois plus en France et que je le ferais sans râler). Je redescends, traverse la route nationale, déserte à part deux anglophones attendant un hypothétique bus et me dirige vers la mer. Je trouve une chambre à 7 dollars, je prends. La mer à est 15 mètres (trois étages plus bas, certes)… mais la plage à deux kilomètres : ici on est sur une digue et l’eau vient fouetter le béton, ne laissant pas vraiment de place pour une serviette.

    J’hésite un moment et décide de passer l’après-midi dans un hamac, à lire, rêver à l’avenir et regarder la mer. Les deux chiens de la guesthouse viennent se coucher près de moi. Le mâle a deux tiques grosses comme l’ongle de mon auriculaire sur le dos. Les vagues sont assez violentes. Le vent souffle fort. Après 16h, il a raison de ma résistance et je me réfugie dans ma chambre.

     

    Quelques heures plus tard, une fois la nuit tombée, je vais au restaurant tout proche.  Je découvre avec une certaine surprise que le riz n’est pas compris dans le plat qu’on commande (malgré le prix un peu exagéré). Je mange donc du bœuf au gingembre sans rien, en écoutant les bruits de la nuit. Je me rends compte que ce que je pensais être des cris de moineaux un peu limités sont en fait des cris de lézards. Idem pour les cris de grenouilles… J’observe deux lézards embusqués sous un néon et attaquant les insectes attirés par la lumière. Pas bête !

    Je me couche vers 22h…

     

     

    Samedi, je me réveille avec la certitude que je vais bientôt vomir. Après dix minutes à rester immobile, à respirer fort et à penser avec acharnement qu’il n’en est pas question, l’envie passe… Etrange… Je me prépare pour 8h30. un tuk-tuk nous prend (moi et une Néo-zélandaise) et nous amène vers l’embarcadère de Kep. Je comprends alors que je n’aurais pas de petit déjeuner. Je pensais naïvement qu’il était compris dans le l’excursion, comme à Sihanoukville.

    D’autres Occidentaux arrivent : un Allemand, une dont j’ignore la nationalité et… une Française et une Allemande francophone ! Le bateau part, chevauchant les vagues avec une assurance toute relative. J’apprends que la Française vit en colocation avec la fille de l’INA PG que j’ai rencontrée dans le bus en revenant de Siem Reap. La coïncidence me plaît beaucoup, et montre à quel point le Cambodge touristique est petit.

     

    Nous arrivons jusqu’à l’Île du Lapin, marchons jusqu’à l’autre côté de l’île et nous installons sur une plage agrémentée de lits de bambous. L’eau est très bonne, un peu moins chaude qu’à Sihanoukville mais c’est très bien. Le coin est très sympa, avec ces bungalows en palme et tout, ses vaches et ses chèvres errantes, son absence de colporteurs… Il ne fait pas très beau et la bronzette peut donc s’éterniser. Un coup de tonnerre énorme, comme on n’en entend que dans les parodies de films d’horreur, éclate soudain. Pourtant le vent et la pluie attendrons sagement que nous allions manger sous un paillote pour se déchaîner. Je mange des crevettes (moi qui n’aime pas ça) et des légumes grillés au barbecue, c’est plutôt bon !

    L’après-midi, personne n’étant motivé pour explorer l’île (assez grande) et grimper jusqu’au bunker des Khmers rouges (on n’a surtout peur de se perdre et de rater l’heure du retour), je retourne me baigner.

    Au retour, les vagues sont bien plus grosses qu’à l’aller. La barque de 5 mètres de long fait des bonds presque aussi grands et nous arrivons sur le continent trempés. J’ai adoré !

    A la guesthouse, il n’y a plus d’électricité. Je prends une douche et je crayonne en attendant le soir. Cette fois-ci je prends du riz sauté, pour être sûr d’avoir des féculents. Je me surpasse en me couchant à 21h.

     

     

    Dimanche, je me force à faire la grasse matinée, puis je vais regarder la mer dans un hamac en attendant mon bus. Il pleut à seaux. Je profite d’une accalmie pour aller attendre sur le bord de la route. J’ai une demi-heure d’avance, mais vu la légèreté avec laquelle les Khmers traitent les horaires, je me dis qu’il vaut mieux voir large… De fait, le bus arrive une demi-heure… en retard. J’ai donc attendu une heure sur le bord de la nationale. Je m’installe tout devant, et cette fois-ci mon voisin n’est pas malade. Mais je suis tout de même un peu énervé et je ne prends toujours pas de photos du paysage du retour.

     

    Fin du week end.

     

     

    Bon, et cette semaine, j’ai visité un autre abattoir, avec un état sanitaire tout aussi affolant que celui de la semaine passée. Je suis également allé au restaurant avec Aurélia et Julie et on a passé deux heures à parler des Khmers (surtout Aurélia et moi) pour trouver leurs qualités parmi leurs défauts (on peut faire pareil avec les Français ceci dit).

    Jeudi, je suis allé à Kampot avec mes collègues. Journée très intéressante, et repas excellent : pieuvre au poivre de Kampot, crevettes, crabe (comme les crevettes, je n’aimais pas trop ça, mais j’ai changé d’avis), lok lak (c’est du bœuf, mais je n’ai aucune idée du mode de préparation)…

    Samedi, j’ai assisté à un spectacle de hip hop pour la première fois de ma vie, et j’ai trouvé ça génial, à la fois poétique, drôle, émouvant et physique. Il y aura un autre spectacle samedi prochain, d’une autre compagnie, j’y serai !

     

    Dimanche, journée loque, massage (j’ai souffert), lecture, et j’ai regardé l’orage.

     

    Lundi, accident de vélo juste devant l’entrée de l’ambassade. Un scooter m’est rentré dedans. Je ne suis même pas tombé (lui si), il n’y a pas eu de blessé, mais ma roue arrière était bien voilée. Pendant un quart d’heure, les gardes de l’ambassade ont discuté avec le conducteur de la moto, qui a finalement voulu me donner de l’argent, ce que je n’ai évidemment pas accepté.

    Le midi je suis donc allé faire redresser ma roue. Ça a duré 1h30 (toute ma pause en fait), mais au moins maintenant je sais comment on fait (il me manque les outils, par contre).

     

    Voilà les nouvelles.

    Bisous à ceux qui veulent et tant pis pour les autres !

    Guillaume


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  • Vendredi, lever plus tôt que les jours ouvrables, mais c’est pour la bonne cause. Je regarde le Journal de 20h de France 2 en prenant mon petit-déjeuner (merci TV5 Monde pour la retransmission) : la grippe porcine tuera tout le monde sauf les Français, c’est bon à savoir. Je descends trois étages et j’arrive devant l’arrêt de bu après… une minute de marche. Finalement il y a aussi du bon dans ce quartier. Je me rends compte que ce que je croyais être un appel à la prière quasi-permanent est en fait les annonces en khmer des bus… Haha. Ça me semblait étrange, aussi, n’ayant jamais lu nulle part que les bouddhistes recourraient à ce genre de pratiques. Ça n’empêche que les concerts de percussions à l’aube sont toujours imputables à la pagode.

     

    Le bus pour Kompong Som (Sihanoukville) est annoncé. Je ne comprends que ces deux mots : « Kompong Som ». Je suis quelques personnes qui semblent réagir à l’annonce et se dirigent vers un bus. Gagné, c’est le bon ! Je m’installe. C’est parti pour 4h de route, sans télé (et donc sans karaoké), le rêve !

    Je m’endors un moment et je me réveille entouré de collines boisées. C’est magnifique, voilà comment j’imaginais le Cambodge, pas comme un pays plat de rizières à l’infini comme sur la route de Siem Reap.

    Le bus s’arrête au bout des deux heures réglementaires, mon voisin descend. Il revient quelques minutes plus tard et me propose un œuf « trafiqué » (ceux avec des épices). Je sais que c’est bon, mais je décline, il n’est que 9h30 du matin (il y a bel et bien un lien de cause à effet ici).

     

    Le voyage reprend, nous traversons des plantations de palmiers (à sucre ? à huile ?) et enfin… nous voyons la mer ! Le bus se gare à côté du Psar Leu (psar = marché) de Sihanoukville. Je me fais aussitôt agresser par les motodops et tuktuks qui décidément n’ont pas l’air de comprendre qu’on puisse vouloir marcher. Je pars, à pied, en quête d’un restaurant signalé sur le Lonely Planet. Une fois n’est pas coutume, mon sens de l’orientation me fait faux bond et je marche pendant dix minutes sous le soleil avant de me rendre compte que je remonte l’avenue dans le mauvais sens. Une fois l’erreur corrigée, je trouve assez rapidement le restaurant. Le cadre est charmant et le serveur compétent, par contre la nourriture n’a aucun intérêt. J’apprécie quand même la pause.

    Je repars, cette fois en quête d’une guesthouse sur la route de Serendipity. Je la trouve, je réserve (ce qui est bien au Cambodge c’est qu’on peut arriver partout sans réserver) et j’investis ma chambre. J’installe mes affaires et je ressors. L’établissement voisin propose des excursions sur une île proche. Je réserve pour le lendemain.

     

    Une fois ces formalités remplies, je peux enfin aller à la plage. Elle est à 200 mètres de la guesthouse. Sur la gauche, un tas de rochers m’attire comme un aimant : la baignade attendra…

    J’escalade les cailloux glissants pour découvrir ce qu’il y a après eux. Un orage me tombe sur le coin du nez en plein milieu de mon escapade. Je me cache dans une pseudo-grotte. Voyant que ça ne se calme pas, je reprends mon chemin. Je finis par enlever le t-shirt. Le short est trempé, par contre. J’arrive sur une belle plage quasiment déserte, pluie oblige : Sokkha Beach. Je me change comme je peux en essayant de sauver ma serviette du déluge, puis je pars me baigner. L’eau doit frôler les trente degrés, entrer dedans est d’une facilité que je n’avais encore jamais expérimenté. Elle est assez claire, aussi. Je reste à la plage jusqu’à 17h puis je décide d’aller voir un peu les autres avant la nuit.

     

    J’ai ainsi pu découvrir deux choses : il n’y a pas de sentier côtier à Sihanoukville (une bonne partie du trajet étant d’ailleurs masquée par des palissades…) et l’échelle du plan donné par le Lonely Planet a été décidée sans le moindre souci de respecter la réalité. Je marche pendant plus d’une heure, apercevant parfois un bout de mer et rien d’intéressant le reste du temps. Je grimpe finalement sur Victory Hill, colline touristique (bar, restaurant…) sur le déclin. J’y croise un nombre assez choquant de quadragénaires et plus en compagnie d’une ou deux jeunettes khmères, et un nombre encore plus grande de filles n’attendant qu’un geste.

    Je m’installe tout de même dans un restaurant. Les nems (vietnamiens) n’ont aucun goût mais le curry du Mekong est très bon.

     

    Retour en motodop. Il est 19h et je suis épuisé. Je savoure une douche froide et je me pose sur le lit en attendant que le temps passe un peu, histoire de pouvoir sortir… ou dormir. En fin de compte je vais me promener sur la plage. C’est donc là qu’ils sont tous ! Attablés face à la mer, je trouve enfin les jeunes que je n’ai pas vus au cours de mes pérégrinations. Je n’essaie pas pour autant de m’incruster et je finis par rentrer. Je m’aperçois qu’entre le bruit du ventilateur et celui de l’extérieur, je suis mal parti pour dormir. Une des options consiste à éteindre le ventilateur. Après dix minutes, en sueur, je me vois contraint de le rallumer. Je m’enfonce du papier toilette dans les oreilles en espérant réussir à fermer les yeux.

     

     

    Samedi, après une nuit agitée, je me lève à 8h (le réveil a été bien plus tôt, puisque même dans les zones touristiques, les Cambodgiens ne comprennent pas que les étrangers n’ont pas le même rythme). Je me présente au comptoir d’EcoTrek Tour. Un ami du gérant vient me chercher en moto pour me déposer dans une paillotte sur la plage. Je prends mon petit déjeuner puis je monte sur le bateau. Un groupe de Hongkongais s’y trouve déjà. Moi qui comptais faire des rencontres… le bateau démarre et ramasse un second groupe un peu plus loin sur la plage. Des Australiens. Je tente ma chance, mais ils sont entre eux et ne me laissent aucune entrée. Tant pis.

    Après une heure de navigation sur une mer bleu-mer entre des îles couvertes de végétation, nous arrivons au premier site de snorkelling. Il est déjà occupé et l’eau n’est pas claire, donc nous contournons l’île pour nous poser un peu plus loin. Le snorkelling, c’est de la « plongée de surface », avec masque et tuba. J’ignorais que ça s’appelait comme ça avant d’acheter le Lonely Planet (décidément).

    Bref, on se jette à l’eau. Je découvre bien vite que le masque et le tuba, non contents d’être mes ennemis, complotent pour me noyer. De toute façon, à part du corail blanchâtre et quelques poissons sombres, il n’y a pas grand-chose à voir. Je me contente donc de plonger du bateau et de nager. C’est vraiment agréable.

     

    Nous accostons ensuite sur une autre île, Koh Russei (l’Île du Bambou), sur laquelle quelques bungalows sont implantés. Après une bière, je me promène sur la plage puis me baigne à nouveau. Au bout d’une heure je marche sur un oursin et je découvre qu’il y en a des dizaines. Un peu refroidi, je sors de l’eau pour bronzer (sachant que je suis déjà rouge). Après une nouvelle baignade, je mange (poisson cuit dans de l’alu et légumes frais) et je pars explorer l’île. Le bateau repart dans une heure, à 14h.

     

    Je traverse la forêt en quelques minutes et arrive sur une autre plage avec également quelques bungalows. Je remonte la plage en quête d’un autre chemin pour revenir. Entre temps je me fais mordre méchamment pas une fourmi orange. Ma casquette aussi : même morte, la fourmi ne lâchait pas le tissu.

    Je retourne dans la jungle, pieds nus (mes sandales étant restées sur le bateau), sur un sentier large comme mes hanches. Soudain je vois un scolopendre. Puis deux, puis trois, puis des dizaines. Partout en travers de mon chemin. En alternance avec des colonies de fourmis oranges. Un dégoût terrorisé (je sais que si un mille-pattes me touche, je hurle à la mort) me fait hâter le pas, augmentant d’autant le risque de marcher sur une de ces créatures.

    Enfin, le cœur prêt à lâcher, j’arrive sur une plage. Enfin, plage… amas de rochers conviendrait mieux.

    Il me reste quarante minutes avant le départ du bateau. Je pense « Bon, j’ai le temps, au prochain virage c’est bon ». Je prends donc quelques photos tout en sautillant de rochers en rochers. Le premier virage (cap ?) arrive. Derrière, je ne vois aucune plage, aucun bungalow, aucun bateau… et le prochain cap semble particulièrement éloigné.

    Un individu normal aurait fait demi-tour. Trois choses m’ont retenu : ma fierté, les scolopendres et les fourmis. Toujours pieds nus (non je ne me suis pas confectionné des tongs en feuilles de palmiers), j’accélère donc l’allure. Evidemment, je m’étale coccyx en avant sur une dalle glissante, amortissant heureusement le choc avec les mains. La colère et la peur me remettent aussitôt sur pied et je continue ma route en m’incendiant à voix haute : « On n’a pas idée de se balader tout seul dans des rochers quand personne ne sait où on est ! T’es vraiment débile ! Si tu te pètes une jambe t’as le temps de mourir quinze fois de déshydratation avant qu’on te retrouve ! Ou bouffer par les fourmis, tiens ! C’est tout ce que tu mérites ! ».

    Je commence à paniquer un peu quand je constate qu’au virage suivant, je ne vois toujours rien qui ressemble à une occupation humaine et qu’il me reste probablement moins de vingt minutes. Je n’ai quand même pas changé d’île ! Perdant alors tout intérêt pour le monde qui m’entoure, je hâte encore le pas, en me répétant « ne mets pas les pieds sur les pierres grises ! » et « s’ils partent sans moi j’ai l’air con ! ». J’esquive les crabes, j’escalade les palmiers morts, je saute sur des arêtes de roches volcaniques sans penser à la douleur…

    Puis la délivrance : je vois le gilet de sauvetage orange fluo d’Asiatiques en train de se baigner. J’ai presque envie de crier « Dieu soit loué ».

     

    J’arrive devant le bateau à 13h54, le petit orteil droit en sang, son voisin à moitié écrasé et les plantes douloureuses. Personne ne m’attend pour me décerner un diplôme du parfait fakir. D’ailleurs je suis le premier arrivé, épuisé mais vainqueur, et tant pis si je suis le seul à savoir quelles épreuves je viens de traverser. Ruisselant de sueur comme rarement je l’ai été, je pique une dernière tête et je m’installe à l’arrière du bateau pour souffler. Entre les bestioles, les rochers et le stress, j’ai quand même passé une des heures les plus angoissantes de mon existence. Je suis vacciné contre le crapahutage dans les îles pour un moment… au moins une semaine (ouais parce que je compte quand même passer le week end du 8 mai sur une autre île).

     

    Au retour, le « capitaine » s’arrête dans un autre site de snorkelling. Personne ne plonge. Nous rejoignons donc le continent. Après avoir vidé et rerempli mon sac à la guesthouse, je me rends dans le bar voisin pour boire, enfin : j’enchaîne un milkshake amélioré (banane, chocolat, lait, glace… et yaourt) et un jus d’orange. Je pars ensuite acheter mon ticket de bus pour le lendemain puis retour à la plage, pour lire et me baigner. Ça fait du bien.

    Le soir, je mange sur place du poulet et du bœuf au barbecue et je bois deux Angkor Beer (oulala…). Retour à la guesthouse pour une douche et une pause. Je peux vérifier que je suis bel et bien rouge vif. Pelage en perspective.

    Vers 21h, je sors à nouveau, direction le Utopia, bar de nuit. La musique est bonne (enfin, occidentale, au moins), l’ambiance est sympa, la clientèle mixte (khmers et touristes). Je discute un peu avec un Suédois qui me permet de comprendre ce que signifie « charme scandinave », je danse un bon moment, puis je pars me coucher, vers 1h du matin. J’avais besoin d’une piste de danse !

     

    Dimanche, je me lève à 9h, petit-déjeune à la guesthouse puis prépare mon sac et paye ma chambre. Je pars sur la plage pour une dernière heure de baignade. A 11h15 je mange dans un restaurant très sympa près de la plage. Finalement je vais à la gare routière en motodop, qui me dit que je suis « very handsome ». Je me retiens d’exploser de rire : avec mon gros nez rouge, mes yeux injectés de sang à cause de l’eau, les cheveux collés par le sel et j’en passe, je dois effectivement représenter le summum de la beauté masculine. A la gare routière il y a une embrouille avec mon ticket, mais comme je suis en avance, on me fait monter dans le bus précédant celui où je suis censé aller. Ca me va.

    Après quatre heures de route où j’ai pu voir non seulement du karaoké, mais aussi un film comique de vampires coréen (ou chinois, je ne sais pas trop) atrocement mal doublé mais du coup terriblement drôle, mon appartement me tend les bras. Ma coloc n’est pas encore revenue de son week end. Je lance une machine, je fais un peu de rangement et je me pose devant TV5 Monde, où je découvre avec un bonheur hilare cette merveilleuse série française qu’est « L’Etat de Grâce », ou « si la France était dirigée par une femme, ce serait Plus belle la vie tous les jours ».

     

     

    Ah ouais, quelques impressions en vrac :

    -         ici, pas de mouettes et peu de moineaux, mais des mainates, j’aime beaucoup

    -         se faire siffler comme un chien et klaxonner à longueur de temps par des motodops et des tuktuks qui te proposent des filles et de la drogue, ça détend peu

    -         j’ai oublié le reste

     

    Bref, j’ai passé un excellent week end !

    Bisous à ceux qui veulent et tant pis pour les autres !

    Guillaume


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