• Classe : Gentil

    Sous-classe : Passionnel

     

    Le con passionnel, ou compatissant, est carrément envahissant. Il déborde de bons sentiments et accourt à chaque événement douloureux pour déverser ses sanglots, assurer la victime de son soutien humide et étouffant. En l’absence d’événement tragique à exploiter, le con passionnel se fait volontiers conseiller matrimonial ou juge de la vie privée d’autrui. « Tu devrais chercher quelqu’un, c’est pas bon de rester seul… Même si je serai toujours là pour toi, tu sais. ». Oui, on sait. Comment pourrait-on l’oublier ?


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  • Classe : Gentil

    Sous-classe : sensuel

     

    Le con sensuel, aussi appelé con plaisant, n’a pas d’avis, il n’a que des amis. Son seul but dans la vie est de se faire aimer. Pour atteindre cet objectif chimérique, le con sensuel rejette tout conflit : il est d’accord avec tout le monde, son discours s’adapte à son public et aux circonstances, il console, il ne s’énerve jamais… La contrepartie à cette apparence cordiale, c’est qu’on ne lui trouve généralement aucune profondeur et donc aucun intérêt. Comment avoir des atomes crochus avec quelqu’un qui s’efforce d’être lisse ? En gros, le con sensuel arrive à l’effet inverse que celui qu’il recherche : il n’est pas aimé, il indiffère, voire suscite un certain mépris.


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  • Classe : Méchant

    Sous-classe : Connard

     

    Le connard est un con qui aime dénigrer les autres, leur travail et leur valeur. Par définition, si c’est le connard qui l’avait fait/dit, ça aurait été beaucoup mieux que le résultat obtenu par les autres cons. Le connard aime regarder les autres ramer comme des cons (qu’ils sont), mais surtout il aime se moquer d’eux et il ne perd pas une occasion de critiquer et, quand c’est possible, de ralentir leur travail. Pour autant, le connard ne fait rien par lui-même. Sa seule capacité réside dans son incroyable don pour rabaisser les autres. Sa morgue est le seul pilier de son caractère et tant qu’il a du monde à opprimer, il peut s’élever socialement, bien qu’il ne soit qu’une coquille vide. Le connard semble apprécier la haine froide et le mépris qu’il suscite. Sa plus grande jouissance est de voir exploser le con plaisant, exploit dangereux mais suffisamment rare pour justifier les efforts du connard.


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  • Classe : Gentil

    Sous-classe : Indécis

     

    Ah ! L’indécis, mon préféré. Le con indécis, comme son nom l’indique, ne sait pas se décider. La perspective de devoir trancher une question, arrêter une date, s’engager sur un projet, le terrifie. Comme un enfant à qui l’on dirait « Tu veux un malabar OU un Kit Kat ? », on sent l’angoisse monter en lui, ses yeux roulent comme une bille de flipper sous l’effet de la réflexion, il tend la main, la retire, sa respiration se fait saccadée, il commence à transpirer, de petits gémissements désemparés jaillissent de sa gorge et finalement il fond en larmes, terrassé par l’impossibilité de prendre une décision. Le con qui a demandé l’avis de l’indécis a plusieurs choix (selon la sous-classe à laquelle il appartient) : consoler, rire, rester choqué, décider à la place de l’indécis ou s’énerver.

    Le con indécis peut adopter une autre stratégie que les larmes pour décontenancer son adversaire : la technique du « laisser pourrir ». Elle consiste à déclarer que l’on a besoin de temps pour réfléchir, sans donner de délai particulier à la fin duquel le con demandeur pourra obtenir sa réponse. Le con indécis compte alors sur l’urgence de la situation et la lassitude du con demandeur, deux éléments qui amèneront celui-ci à cesser de solliciter l’indécis au bout de, mettons, six relances. L’indécis finit généralement par gagner, sauf face à un con buté (cf infra).

    Souvent, le con indécis devient un con-nard (cf infra) lorsque le projet est finalement tout de même lancé sans l’accord et les conseils qu’il n’a pas souhaités donner.

    Ces cons indécis sont très nombreux. Ils paralysent l’activité des cons qui essaient d’entreprendre des choses et font échouer des projets qui auraient pu permettre à l’espèce entière de passer au stade supérieur de l’évolution. Ces cons-là sont particulièrement exaspérant quand on est soi-même un con organisé, un con maniaque et/ou un con extrémiste, car oui, on peut cumuler les conneries comme les mandats politiques en France.


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  • Aujourd’hui débute une chronique qui durera le temps qu’elle durera (j’aime autant ne pas m’engager, qui sait, mon amour de l’humanité pourrait revenir en force et me faire abandonner ce projet pharaonique). Pharaonique, que dis-je, titanesque projet que celui de décrire la connerie humaine. Alors que les philosophes de tous temps s’attachent à chercher l’intelligence de l’homme, rares sont ceux à ma connaissance à faire un état des lieux de ce que nous apprenons bien vite, nous autres petits cerveaux : l’homme est stupide, désespérant, exaspérant. Pourquoi utiliser les comparaisons animalières (têtu comme une mule, bête comme un âne, aussi amorphe qu’une baleine échouée sur une plage – quoi, vous n’utilisez pas cette expression ? - , avec un caractère de cochon…) quand il suffirait de dire « humain » ?

     

    Mais j’anticipe mon propos.

    Par où commencer ? Il y aurait tant à dire… Puisque c’est moi l’auteur, j’impose ! J’accuse, aussi, mais nous verrons cela dans quelques lignes. Je parlerai donc des cons qui me font le plus chier (trêve de politesses) en ce moment, balayant les catégories par ordre décroissant d’exaspération.

     

    Ah ! Un peu de taxonomie humaine. Pour ceux qui n’ont pas fait de terminale S, la taxonomie consiste à classer les êtres vivants dans des catégories en fonction de euh… tout un tas de critères. Enfin je crois. Mais bon si vraiment ça vous intéresse vous pouvez toujours aller sur une fabuleuse encyclopédie participative qui a pour but de remplacer peu à peu les connaissances de l’humanité par leur interprétation subjective. Quoi qu’il arrive la taxonomie n’a rien à voir avec la taxidermie. Encore que la seconde ait pu aider la première. Mais je m’égare. Ca commence mal (j’appartiens à la catégorie des cons digressifs – agressifs aussi mais si je me mets dans plusieurs tiroirs il va falloir que j’admette que je fais aussi partie des cons égocentriques et ça c’est… assez vrai - ). Bref je disais donc, classons !

     

    Nous avons donc, dans l’histoire de l’évolution, la bactérie puis l’homme (je fais quelques petits raccourcis pour simplifier mon propos). Homo sapiens sapiens, l’homme qui sait qu’il sait. C’est beau. Mais sait-il que son voisin sait qu’il est con ? Tout dépend du regard qu’ils échangent le matin quand ils sortent les poubelles avant d’aller travailler. Ah mais je m’égare encore. Rebaptisons Homo Sapiens Sapiens et donnons-lui le nom fort peu latin de Homo Coninus. Une fois que nous avons opéré cette légère distorsion des connaissances scientifiques, plus rien ne nous retient : il est donc possible de dérouler le tapis de l’évolution pour répartir les humains dans des catégories socio… hum… des catégories. Mais attention, il ne s’agit pas d’établir une hiérarchie pouvant mener à des discriminations : « tous unis dans la connerie » doit rester le mot d’ordre principal de cette étude. L’espèce est encore trop jeune pour adopter un leitmotiv plus progressiste (« Dépassons notre connerie » ou « Sous les pavés, l’intelligence »).

     

    Deux chemins s’ouvrent devant Homo Coninus : la connerie gentille et la connerie méchante. Les mécanismes naturels aboutissant au choix, délibéré ou non, de l’une ou l’autre de ces catégories restent mystérieux, d’autant qu’au cours de sa vie (voire même au cours d’un repas), Homo Coninus peut changer de classe, ce qui ne simplifie pas les choses. Chaque classe se ramifie en plusieurs sous-classes, que je présenterai séparément.

     

    Ces préliminaires posés, je peux commencer. La liste n’est évidemment pas exhaustive.


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